dimanche 8 janvier 2017

The Duke of Burgundy, Peter Strickland



Point de duc de bourgogne, ni d'escargot et encore moins d'homme dans cette histoire de "femmes z'entre elles" qui se passionnent pour de colorés lépidoptères (d'où le titre du film, les curieux iront fouiner ici) et pour des jeux sexuels à fort caractère. 
Dans une région européenne non identifiée et dans un siècle en mode soixante-dix (années érotiques), Cynthia, spécialiste du papillon sous toutes ses coutures, professe son savoir devant une assemblée débordant de progestérone, tout en brandissant sa férule sur Evelyn, assistante soumise, qui n'a de cesse d'inventer de nouveaux motifs de domination.
Papillon de mystère.




Après ce pitch de la mort qui tue, Rita eut pu passer son chemin, ne connaissant ni le réalisateur britannique Peter Strickland et son univers (Berberian Sound Studio, prix du jury à Gérardmer 2013, tu vois le genre...) trop pas le mien, ni, a priori, le casting.
A priori.
Mais n'était-ce point là, en guêpière et bas nylon, la fille de Brest, ex-Première ministre danoise proche de l'Hermine en ce Westworld ?
Sidse Babett Knudsen, tu m'épates !

N'écoutant que ma curiosité, Rita décidait bravement de franchir les portes de cette demeure sans âge perdue dans les bois hongrois et dans une imagerie empruntée, en forme d'hommage, à la filmographie érotique horrifique de l'Espagnol Jes(u)s Franco. Ma culture étant je le confesse assez limitée dans ce domaine même si j'ai, quand même, entendu parler du roi transalpin du giallo et papa d'Asia (love her!), Dario Argento.

Images dédoublées, effets kaléidoscopés, capelines et bottes de cuir, petites culottes en soie à laver et soupirs sans équivoque d'une satisfaction semble-t-il rassasiée...
Passées les premières minutes, il est tentant de rebrousser chemin même si le bruit du vent dans les arbres proches d'un ruisseau en verve – très joliment filmé il est vrai – se niche au creux de l'oreille (égalant en cela l'hymne panthéiste du Lady Chatterley de Pascale Ferran)... Et puis, très vite, il apparaît que le jeu, non sans quelques notes d'humour, n'est pas celui qu'on croyait.
Accompagnée par la pop arachnéenne de Cat's Eyes, je suis restée.

Avec ce Duke of Burgundy éminemment stylé (et sans un seul corps dénudé, hommage et distanciation), Peter Strickland se joue des codes du genre avec élégance, comme une réminiscence des larmes amères signées Fassbinder.
Si l'homosexualité n'est pas une question, le couple en est une. Selon le poète, il n'y aurait pas d'amour, il n'y aurait que des preuves d'amour (Reverdy). Le pragmatique ajouterait que tout est affaire de compromis et de négociations. Faut juste savoir dire stop (Bashung).
"Pinastri."






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