lundi 24 novembre 2014

Niki de Saint Phalle, (une grande Nana) au Grand Palais

Sous le Feu ! de Niki.

Née Catherine-Marie-Agnès Fal de Saint Phalle, en 1930, à Neuilly-sur-Seine, celle qui prêta un temps son mutin minois franco-américain aux couvertures de mode, fut avec talent et en autodidacte : peintre, sculptrice, plasticienne et réalisatrice. Ses créations aux inspirations multiples (art brut, Pollock, Gaudí, entre autres) la placèrent rapidement en pôle position sur la scène artistique internationale sous le nom de Niki de Saint Phalle.

Populaire, connue et reconnue – cf. les archives de l'INA jusqu'aux files d'attente à son expo aujourd'hui –, l'artiste à la plastique également parfaite était surtout en mode WARRIOR. 
Féministe et avant-gardiste (deux adjectifs qui ne sont pas des gros mots, comme Rita le rappelle parfois à certains esprits chagrins), au-delà des couleurs pétaradantes seventies, des cascades florales sur poitrines et fessiers joyeusement rebondis [Beyoncé et son Who run the world (Girls!) n'a rien inventé] et des pépites brillantes qui scintillent au-delà de la nuit des consciences, les combats de Niki qu'on pourrait croire d'hier (droits civiques, SIDA, féminisme...) restent encore et toujours nos combats actuels.

Par ses Tirs à la carabine dans des sculptures de plâtre renfermant des sacs remplis de peinture, ses collages hétéroclites d'armes des plus diverses, ses Nanas en grillage ou en polyester, sa Fontaine Stravinsky, à Paris, ou bien ses sculptures monumentales du Jardin des Tarots, en Toscane (ces deux derniers projets en collaboration avec son mari Jean Tinguely), Niki de Saint Phalle n'a eu de cesse jusqu'à sa mort, en 2002, à La Jolla (CA), de "domestiquer ces dragons qui ont toujours surgi dans [s]on travail" tout en "montrant tout. [S]on coeur, [s]es émotions" avec force, violence, passion et... humour.


J'ai eu la chance de rencontrer l'art parce que j'avais, sur un plan psychique,
tout ce qu'il fallait pour devenir une terroriste
. (Niki de Saint Phalle)



Cheval et la Mariée (1964)
[tissu, jouets, objets divers, grillage]

Et après les Mariées toutes de chiffons et de jouets constituées, et avant les Mères dévorantes qui ordonnent "Eat, eat, eat", des éclats joyeux te parviennent au détour d'une salle, et t'entraînent dans une folle et brillante sarabande, ce sont les Nanas en plastique, en grillage, en papier mâché, en céramique, en taille mini ou bien maxi, qui s'exclament : We've got the POWER!



Black and Nana(s) Power! (1968)


King Kong (1963)
[peinture, plâtre et objets divers sur panneau]

Femme bleue (1984)
[polyester peint, ampoules, métal]

Lampe angulaire (1992)
[polyester stratifié, métal, peinture, ampoules]

Skull Meditation Room (1990)
[mosaïque de verre et de miroirs, céramique, feuille d’or]

Memento Mori mais en attendant, va, vis, aime, meurs et, surtout, réinvente-toi !

Image colorisée extraite de Daddy, de Niki de Saint Phalle et Peter Whitehead (1972)
En tirant sur moi, je tirais sur la société et ses injustices.
En tirant sur ma propre violence, je tirais sur la violence du temps.

 (Niki de Saint Phalle)

Et qui mieux que la grande Agnès et ses plages pour nous emmener sur les rivages de Niki ?



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Niki de Saint Phalle, Galeries nationales du Grand Palais, Paris,
tous les jours sauf le mardi, de 10 h à 22 h (sauf dimanche et lundi, 20 h),
jusqu'au 2 février 2015.

Commissaire de l'exposition : Camille Morineau, assistée de Lucia Pesapane.

Rita conseille : Le petit dictionnaire Niki de Saint Phalle en 49 symboles, par Lucia Pesapane (RMN éditions), pour tout comprendre (ou presque) des cœurs, châteaux, monstres et autres bestioles qui peuplent joyeusement et abondamment l'imaginaire de l'artiste. Pour 12 euros et 128 pages, on aurait tort de passer à côté d'une occasion de briller lors d'une prochaine raclette mondaine, non ?


Nota bene : Toutes les splendides photos granuleuses, mal cadrées et un chouïa floues de ce post sont signées Rita L. sauf celle du Cheval et la Mariée issue du dossier de presse.


 

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